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Quand les mots d’enfants allient fantaisie et poésie

© Istockphoto
En découvrant et jouant avec le vocabulaire qu’il acquiert au fil du temps, l’enfant partage une vision pleine de fraîcheur et d’humour aux adultes qui l’entourent.

Audélia, trois ans, réfléchit en mangeant son goûter: «Quand je mange mon biscuit sans croquer, ça s’appelle avaler tout rond. Mais moi, j’ai jamais vu une bouche qui avale carré.» En apprenant à parler, l’enfant découvre des mots et les utilise pour qualifier et interroger ce qui l’entoure. Cela peut donner lieu à des comparaisons qui amusent les adultes. Ainsi Théo s’est exclamé un jour, face au vent «ho, les arbres dansent» et un autre jour, il a constaté «l’ampoule de la lampe a grillé, comme le pain».

Maya a précisé: «Papa conduit la voiture, mais pas le conduit d’aération. Parfois, certaines questions interpellent. «Maman, quand j’étais pas né, avant, j’étais quoi?» a demandé Alexis. «Pourquoi est-ce que les arbres s’appellent arbres et pas feuilles ou branches?» a questionné Alexandre.

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Mayane s’est interrogée: «Dis, j’avais quoi comme jouets quand j’étais dans ton ventre, maman?» Par moment, la poésie s’invite dans les échanges. Ainsi, face à un jeune homme qui cherchait son chemin, Nina, pour l’aider s’est mise à crier: «Chemin, où es-tu?» Une autre fois, constatant que la plaie sur son bras était cicatrisée, elle a précisé: «Le bobo n’est plus là, il est reparti dans sa maison.».

Des mots imaginaires

On pense le monde avec les mots dont on dispose. Au fil de leur réflexion, les enfants font parfois jaillir des mots nouveaux pour exprimer leur pensée. En 2018, le Robert a publié un dictionnaire recensant 200 mots inventés par les enfants. On y retrouve les «descensceurs», être «gronchon», ou encore le fait de prendre un «rallongi».
La créativité peut aussi venir d’une incompréhension face à une tournure de phrase ou une expression. Plusieurs enfants sont ainsi émerveillés par les «feux dentifrices». Léa aime manger des «tomates farceuses». Pierre, contrarié, a indiqué à son petit frère qui avait fait une bêtise «alors là, je ne te fais pas licite». Diane a corrigé son aînée à propos de Montélimar «Non, ce n’est pas ton télimar, c’est le télimar de maman.»

Jolies phrases partagées

De nombreux adultes apprécient ces petites phrases pleines d’innocence et de fraîcheur. Certains parents et grands-parents les notent dans un cahier, d’autres les partagent. Isabelle, par exemple, écrit sur son blog les mots de ses enfants. Marielle raconte sur un forum ce que lui a dit sa petite fille un jour pluvieux: «Grand-maman, les nuages sont sales aujourd’hui.» Alison, illustratrice et maman, réalise des dessins inspirés de mots d’enfants. On y retrouve Melissa, trois ans, qui dit: «Maman je ne veux pas que tu travailles quand je t’aime.»
Pour Audrey, c’est un fil de conversation familial qui permet de diffuser des paroles qui l’amusent ou qui la touchent. Ce qui l’a beaucoup émue, c’est la phrase de son fils, après le bisou du soir: «Maman, tes câlins et tes bisous je les garde, pour que personne ne les efface jamais.» Ces jolies phrases attendrissantes sont aussi un témoignage émouvant de la réflexion, du questionnement, de la créativité et de l’émotion des jeunes enfants à la découverte du monde.

Magazine Family

Article tiré du numéro Family 4/21 Novembre 2021 – Janvier 2022

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