Se donner les moyens de vivre au moins 10 ans de plus à deux
Un chapitre important est celui du projet de vie. C’est autour de lui qu’un couple se solidifie et se structure. Il apporte des motivations communes, des activités à faire à deux et il crée des souvenirs. Le projet amène à échanger et rechercher à deux les solutions aux difficultés rencontrées. Il n’est pas nécessaire que ce soit grandiose, mais qu’il s’agisse néanmoins d’un projet qui se déroule sur le long terme. Ce peut être de s’occuper de personnes âgées, de faire de la récupération ou du travail caritatif, etc.
Le rendez-vous hebdomadaire
Un autre repère important est celui du rendez-vous hebdomadaire. Il s’agit de prévoir une heure fixe dans la semaine afin de faire, d’une part, le point sur ce qui s’est passé, ce qu’on a aimé, moins aimé et comment on a vécu telle ou telle situation. C’est le moment de se demander les pardons non résolus et de se faire les compliments non offerts. C’est, d’autre part, le moment de préparer à la semaine à venir.
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activités spontanées
De manière régulière mais moins fréquente, un couple peut organiser des activités ensemble afin de briser la routine, pour s’aérer le corps et l’esprit et emmagasiner des souvenirs communs.
temps sans les enfants
Pour le couple qui a des enfants en bas âge, il s’agira de prendre du temps à deux. Faire garder de temps en temps les enfants pour se retrouver seuls et faire enfin une activité qui convient aux conjoints saura maintenir le plaisir d’être à deux.
Parler du travail avec naturel
Pour qu’un couple fonctionne au mieux à long terme, il est important de parler de la vie professionnelle. Même si l’un des conjoints ne comprend pas tout à fait l’activité de l’autre, des mots simples et des anecdotes fréquentes sauront susciter son intérêt. Savoir imaginer l’autre dans son contexte professionnel est nécessaire à une vie
conjugale saine.
Pour la génération à venir
Prendre soin du dialogue avec les enfants est aussi une façon d’investir dans son couple à long terme. Qu’ils soient jeunes ou adultes, les enfants ont besoin que l’on soigne notre relation avec eux. Il est important que ce qui doit être dit ou éclairci, en positif ou en négatif, le soit. Leur raconter la vie du couple servira d’exemple pour leur future vie de couple et leur vie personnelle en général.
Les habitudes du quotidien
Un concept à mettre régulièrement en pratique: Les 5 langages de l’amour (éd. Farel) décrits dans l’ouvrage de Gary Chapman (services rendus, temps de qualité, cadeaux, contacts physiques et paroles valorisantes). Il permettra aux conjoints d’apprendre à se dire «je t’aime» avec les bons gestes. Avec le temps, il y a le risque que l’habitude amène à moins de rigueur dans le soin de sa personne face à l’autre. Rester en pyjama toute la journée, ne plus se raser, ne plus prendre soin de son hygiène corporelle ou tout autre signe de négligence peuvent devenir des tue-l’amour. Il est important de conserver une apparence soignée pour soi, et pour son conjoint. Finalement, il s’agit d’ajouter de la fantaisie à la vie de couple: des activités jamais pratiquées, de nouvelles situations, des rencontres inhabituelles, un voyage insolite, etc. Ce sont ces intentions-là qui amèneront du piment à la conjugalité.
Michel Bijaoui, conseiller conjugal et familial
Les conjoints peuvent parfois ressentir une grande déception en constatant un décalage important entre la personne qu’ils ont connue au début de la relation amoureuse et celle qu’ils ont en face d’eux quelques années plus tard. Parfois, dans un contexte éprouvant (maladie, chômage, deuil), une personne peut laisser apparaître des côtés jusqu’ici cachés. C’est le cas d’Ambre, qui a cumulé en quelques années une période de chômage suite à un harcèlement au travail et le décès de son frère. Son côté pétillant s’est petit à petit éteint et elle se révèle plus fragile qu’il n’y paraissait, ce que son conjoint Patrick vit très mal, parce qu’il se rend compte que la joie de vivre d’Ambre lui était indispensable pour chasser sa propre tendance dépressive. En étant confronté à cette facette inattendue de sa femme, il ouvre en même temps les yeux sur son propre mal-être.
Certains traits minimisés jusqu’alors
Pour d’autres, ce sont exactement les côtés qui étaient plaisants au début de la relation qui deviennent insupportables. C’est ce qui arrive à Natacha, qui était touchée par la fragilité de Didier et qui aujourd’hui le voit comme un égoïste fainéant qu’elle veut rendre plus autonome et dynamique. Ce n’est pas tant Didier qui a changé que le regard de Natacha sur lui, car elle a aujourd’hui besoin de quelqu’un sur qui compter et s’appuyer et non de quelqu’un à materner. Ainsi, Natacha s’interroge sur son évolution.
Il arrive aussi que certains traits étaient déjà présents, mais minimisés jusqu’alors et ils n’apparaissent en pleine lumière que plusieurs années plus tard, quand la magie des débuts s’estompe. C’est par exemple le cas de Myriam, qui ne prend conscience de l’addiction alcoolique de son mari Adel que lorsque les dérapages violents se multiplient. Pourtant, la consommation d’alcool avait toujours été excessive et ouverte! Myriam s’interroge sur ce qui a pu la rendre aveugle à ce point-là.
Le constat de ce décalage peut permettre une meilleure compréhension mutuelle
L’autre, au-delà de nos représentations
Le constat de ce décalage peut amener un questionnement sur soi-même, ses choix, ses aveuglements, mais aussi un dialogue avec le conjoint pour permettre une meilleure connaissance et compréhension mutuelles et faciliter l’acceptation de l’autre dans toute sa réalité.
«Jean était timide et réservé quand je l’ai rencontré et aujourd’hui je m’aperçois qu’il prend des responsabilités dans la famille et à l’extérieur, ce que je n’aurais jamais imaginé!» Cette remarque de Ghislaine laisse passer une pointe d’admiration pour Jean, qu’elle découvre au fil du temps. Jean peut dire que la stabilité affective qu’il a trouvée avec Ghislaine ainsi que la confiance qu’elle lui témoigne l’aide à prendre de l’assurance, à découvrir et à développer des facettes de sa personnalité restées longtemps en sommeil.
L’autre est toujours au-delà des représentations qu’on se fait de lui, et nous sommes nous-mêmes au-delà des représentations que nous nous faisons de nous-mêmes. Le champ des découvertes réciproques est quasi-infini, mais également contrasté, décevant et enthousiasmant en même temps!
