Comment créer ou rétablir le lien avec son bébé?
Une grossesse non-désirée, un bébé malade, une césarienne soudaine, une naissance prématurée, un baby blues ou encore un problème de santé du parent: tout ce qui coupe le nouveau-né de ses parents sur le plan physique, psychique ou émotionnel aura une incidence sur la qualité de leur attachement.
L’importance de l’attachement
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«Ma première démarche est systématiquement de déculpabiliser les mamans», explique Julie Tagliavini, sage-femme. «Par exemple, certains bébés sont atteints de reflux gastro-œsophagien (RGO), ce qui les rend difficiles à gérer. Ils dorment peu, pleurent beaucoup, ont du mal à s’alimenter. De plus, il ne se sentent pas bien lorsqu’ils sont allongés donc il faut les porter. Chez la maman, cela génère de l’inquiétude et de la fatigue: elle ne voit plus que les moments difficiles.» La spécialiste ajoute pourtant que, bien souvent, derrière cet épuisement se révèle une grande volonté de bien faire. «Malheureusement, le corps médical et l’entourage ont parfois des attitudes très culpabilisantes.»
Si la détresse des parents et celle de l’enfant ne sont pas exprimées ni entendues, une situation de rejet risque de s’installer et le lien peut se trouver menacé.
En effet, le lien d’attachement se construit sur un ensemble de tâches et de fonctions, accomplies par des figures d’attachement, qui tendent à répondre aux besoins d’affection, de sécurité, de réconfort et d’estime de soi de l’enfant. Ces figures sont les personnes les plus proches de l’enfant, les parents le plus souvent, qui vont prendre soin de lui, le protéger, faire preuve d’empathie, de calme et de bienveillance à son égard. L’enfant va puiser dans ce lien les ressources nécessaires à sa sécurité intérieure.
Une activité qui convient aux deux
Mathilde, jeune maman, se souvient qu’à la naissance de son deuxième enfant, un questionnement l’avait assaillie: «J’ai eu l’impression d’aimer moins mon deuxième enfant que le premier. La sage-femme m’a rassurée avec des mots très simples: “Cela ne fait pas de vous une mauvaise mère, cela fait juste de vous un être humain”, “vous n’êtes pas la seule”, “il n’y a rien de grave à avoir besoin de prendre du recul”.» La jeune maman ajoute que la sage-femme lui a conseillé de passer plus de temps avec son bébé autour d’activités de bien-être pour que mère et enfant apprennent à se connaître et puissent s’apprivoiser.
Sophia, maman de la petite Chloé âgée de six mois, qui souffrait de RGO, confie que ce qui a sauvé leur lien, ce sont les promenades en forêt: «On regarde les feuilles, les couleurs, on se parle, Chloé est dans sa poussette, bercée, mais pas dans mes bras. Je me ressource complètement au milieu des arbres, ça me fait du bien et à elle aussi.»
Pourquoi ne pas alterner des moments où on prend en charge le bébé avec des moments où on s’occupe de soi?
Il existe de nombreux praticiens qui proposent des ateliers de massage, des bains, du portage, à expérimenter à deux ou à trois, en présence d’autres participants ou à domicile. Finalement, dans certains cas, il ne faut pas hésiter à passer le relais. Si le stress, l’inquiétude et la fatigue submergent la maman, Julie Tagliavini encourage à «cibler la bonne personne ressource, celle avec qui on est en confiance».