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Et si on jouait la partition de notre couple avec quelques variantes?

© Istockphoto
Après des années de vie commune, a-t-on encore des choses à se dire, à découvrir l’un sur l’autre? Avant que la lassitude ne s’installe, il est temps d’ajouter un peu de piment à notre quotidien par des gestes simples.

Autour de nous, les couples se défont. En partie, cela se produit sans grand bruit: «Nous ne nous aimons plus», «nos chemins se sont séparés», «nous n’avons plus rien à nous dire», etc. Mais pourquoi donc ces relations se délitent-elles? Mon couple est-il à l’abri de tels écueils, de chemins personnels qui s’éloignent?

Le processus est naturel

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Il n’est pas nécessaire et pas bon non plus pour un couple de marcher toujours d’un même pas. En fait, je ne crois pas que cela soit même possible. C’est l’autre, cet inconnu, qui a rendu ce jeune homme d’alors si attrayant à mes yeux. Son style de vie m’a enrichie et mis de la couleur dans ma vie. Vingt-cinq ans plus tard, ces couleurs ont perdu de leur intensité. A mes yeux, c’est un processus normal. Nous nous sommes regardés, étudiés et découverts. C’est là un processus à la fois précieux et effrayant.

Mais comment donc pouvons-nous encore vivre ensemble avec un tel processus naturel? Comment pouvons-nous continuer à nous offrir le «oui» que nous nous étions promis à l’heure de nous marier à l’époque? Et de quoi avons-nous besoin pour éviter qu’un jour, nos chemins se séparent?

Jouer la partition avec plus d’entrain

Je joue du piano depuis plusieurs années. J’aime jongler avec les mélodies, allier les sons de ma main droite et de ma main gauche. Je me souviens d’un morceau, la «Sonate L118» de Domenico Scarlatti, que je maîtrisais particulièrement bien. Un jour, mon prof de musique m’a demandé de reprendre la pièce, mais en la jouant plus vite. Plus vite? Mais n’allais-je pas perdre la beauté et l’harmonie de l’ensemble?

Quoi qu’il en soit, je me suis mise à jouer cette Sonate plus vite. Mes oreilles entendaient qu’il s’agissait du même morceau. Et pourtant, l’ambiance qu’il dégageait n’était pas tout à fait la même. J’ai appris à apprécier sa profondeur et sa mélancolie différemment, tout en découvrant des passages plus légers.
Mon prof de piano m’a ensuite expliqué que la vitesse d’exécution permettait de ressentir les oscillations de la pièce. Et en effet, je n’avais rien fait d’autre que de changer de tempo. Cette découverte m’a procuré beaucoup de joie.

Nos habitudes doucement chamboulées

De tels instants existent également dans la relation entre mon mari et moi. Nous pouvons les vivre lorsqu’ensemble, nous choisissons de changer quelque chose de notre quotidien poussiéreux ou prévisible.

Récemment, nous avons décidé d’organiser nos vacances d’une toute nouvelle manière. Ou lors du jardinage, au lieu d’avoir chacun sa tâche, nous avons décidé de tout entreprendre ensemble. Ou même encore en nous autorisant de vivre des expériences séparément. Je suis allée au cinéma avec une amie et mon mari s’est rendu à un concert qui m’aurait exaspérée après cinq minutes seulement. Nous vivons aussi ces changements de rythme en nous préparant un délicieux repas rien que pour nous et en ouvrant une bonne bouteille de vin en amoureux. Nous nous connaissons depuis très longtemps. Cette proximité est belle, elle est particulière. Tous deux, nous sommes convaincus que notre relation est solide. Mais solide, c’est un peu comme le pain complet. C’est bon, mais les papilles ne sont pas en émoi. Alors, au lieu de faire de grands plans sur la comète pour savoir «comment-changer-pour-rendre-notre-relation-meilleure», je crois tout simplement que le bonheur dépend de ces petites épices et changements de rythmes, qui nous permettent d’apprécier la dynamique qui nous unit. «La partition» reste la même. Toutefois, elle résonne différemment. Ces petits changements sont porteurs d’un petit vent de fraîcheur, de renouveau auquel nous aspirons, l’un et l’autre. Ils créent ce lien nourrissant dont nous avons besoin. L’auteur Khalil Gilbran l’exprime si bien, lorsqu’il écrit: «La mer qui tisse nos âmes entre nos rivages.»

Ulrika WALTER, épouse et mère de trois enfants

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