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Pour retrouver un nouveau souffle, ils prennent la route en famille

A deux reprises, David et Débora sont partis à l’aventure en camping-car avec leurs enfants. Ils ressentaient le besoin de vivre quelque chose de nouveau et effectivement, le voyage a changé leur vie. Portrait.
David Nadaud

Jeunes parents de deux enfants en bas âge, Débora et David sont arrivés à un moment de leur vie où l’envie de partir s’est faite de plus en plus forte: «On voulait quitter Rouen, on vivait en appartement, ce n’était pas confortable, on avait besoin de voir et vivre autre chose. Nous avions une envie de nature. David m’a proposé d’aller chez des amis qui vivaient à la campagne, mais ce n’était pas envisageable pour moi», confie Débora.
«J’étais paysagiste,» explique David, «j’avais envie de tout plaquer, de prendre trois mois, d’aller voir des amis. Débora n’avait pas envie de partir trois mois seulement, mais un an. On avait l’impression d’être arrivés à la fin d’un chapitre là où nous étions. Notre objectif était de nous ouvrir et de voir quelle serait notre prochaine étape de vie.»

Le voyage a changé la direction de leur vie familiale

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Bien décidé à se lancer, le couple a acheté un camping-car et chargé ses valises. Toute la famille est partie pour un tour en France et en Europe. Plus jeune, Déborah avait déjà eu l’envie d’aller en Roumanie. Cette année en camping-car a permis à toute la famille d’ouvrir ses horizons: «Le premier voyage nous a réellement fait changer de vie. Au cours de celui-ci, nous avons rencontré une personne dont l’activité professionnelle était d’accueillir un adulte handicapé. Cette solution était proposée à la personne en handicap afin qu’elle puisse vivre au sein d’une famille plutôt qu’en foyer. Cette rencontre nous a donné envie d’adopter le même style de vie», raconte le père de famille.

Débora détaille: «Nous avions déjà participé à l’encadrement de séjours vacances pour ce public-là, mais nous ne savions pas que ce mode de garde existait. Devenir famille d’accueil nous est apparu comme un métier que nous étions en capacité de faire. Il allait nous permettre d’être disponibles pour nos enfants et pouvait être réalisé partout en France.»

«On a rencontré des personnes qui nous ont encouragés dans les choix de vies que nous souhaitions faire», renchérit David. «Finalement, nous avons trouvé une école avec une pédagogie alternative pour nos enfants et nous nous sommes à nouveau installés.» C’est ainsi que cette première année en camping-car a pris fin pour la petite famille.

Le voyage et ses leçons

Quelques années plus tard, et cette fois-ci accompagné par quatre enfants, le couple a de nouveau ressenti le besoin de bouger: «La deuxième fois que nous sommes partis en voyage, nous avions également besoin d’une période de transition. On venait de passer deux années difficiles dans notre couple pendant lesquelles nous n’étions plus sur la même longueur d’ondes. On venait de se retrouver depuis six mois et nous avions besoin d’avoir du temps, pour chercher la suite pour nous. C’est ainsi que nous sommes à nouveau partis, en France et au Maroc», raconte Débora.

«Le voyage produit toujours du fruit. Une ouverture vers les gens, même depuis que l’on est de retour en France: quand on croise une personne d’origine roumaine ou marocaine, on crée facilement un lien avec elle, car on connaît un peu son arrière-plan», explique David. «Le voyage m’a aussi appris que je n’étais pas faite pour faire l’école à la maison», ajoute Débora, «ou en tout cas que je me mettais trop de pression. Cela m’a emmené à confronter mes limites, surtout avec deux de mes garçons qui avaient besoin d’un accompagnement très suivi. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous n’avons pas gardé ce style de vie sur la route: je ne me voyais pas continuer l’école à la maison.»

Débora et David notent tous deux que l’impact de cette vie alternative a été visible sur leurs enfants. De manière générale ils s’entendent bien malgré quelques disputes mais après quelques semaines sur la route, ils ont retrouvé une appréciation mutuelle les uns pour les autres et ont réappris à se découvrir.

Etienne, fils aîné de la fratrie, raconte à son tour: «J’ai bien aimé cette aventure, sauf parfois quand on devait prendre des douches froides parce qu’on n’arrivait pas à la faire chauffer. Mais c’était bien de pouvoir changer souvent de paysage. En fait, c’est la même chose que la vie en général, sauf qu’il n’y a pas les petites routines comme dans une maison. En camping-car, la routine est constamment bouleversée. De plus, on était très souvent invités chez l’habitant au Maroc.»

Et David de conclure: «Notre premier voyage a changé beaucoup de choses et a influencé nos choix de vie. Le deuxième voyage n’a pas eu cet effet-là; nous sommes revenus au même endroit et avons repris notre activité d’accueillants familiaux. Cet été, nous allons reprendre le camping-car en direction de l’Angleterre, mais juste pour trois semaines cette fois-ci.»

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Le quotidien étant doté de son lot de difficultés, Florence Servan-Schreiber, psychologue et conférencière, et Hélène Bonhomme, auteure et influenceuse, nous partagent quelques conseils pour retrouver de la joie en famille.

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