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On ne choisit pas son conjoint par hasard

© Istockphoto
Selon Harville Hendrix, créateur de la thérapie relationnelle Imago, nous nous marions avec une personne dans le but inconscient de combler les lacunes de l’enfance.
Magda Richard

Selon la thérapie relationnelle Imago, on ne choisit pas son partenaire par hasard. Helen LaKelly Hunt et Harville Hendrix, thérapeutes conjugaux, sont les fondateurs de cette thérapie priorisant la relation. Elle permet de prendre conscience de ce qui se joue au sein du couple et donne les outils pour vivre sa relation de manière responsable et réconciliée.
Suite à leur expérience personnelle et aux nombreuses années d’accompagnement de couples, ils font deux constats: c’est en relation que l’on peut guérir des blessures affectives de l’enfance; on choisit précisément son partenaire en fonction de ses blessures d’enfance.

Tout se joue dans l’enfance

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Pour eux, tout commence dans l’enfance où l’on intègre en soi l’«imago», c’est-à-dire les traits de caractère agréables et désagréables des personnes qui se sont occupés de nous. On est alors inconsciemment attiré, à l’âge adulte, par une personne particulière qui combine ces différents traits de caractère. Et même si cette personne ne semble pas leur ressembler, on revit néanmoins les mêmes sentiments que ceux que l’on éprouvait dans l’enfance lorsque les besoins fondamentaux n’ont pas été remplis. Pour grandir face à ces douleurs, on se serait adapté en trouvant les moyens de les combattre ou de ne plus les ressentir, chacun avec ses propres ressources du moment. Or la personne qui nous attire est blessée au même stade de développement que nous et s’est adaptée d’une manière souvent inverse à la nôtre pour y faire face. L’un rentre dans sa coquille et son mutisme, l’autre, au contraire, exprime ses émotions fortement et régulièrement. L’un est le «minimiseur» et l’autre le «maximiseur». Se reconnaissant, chacun fait vibrer l’être de l’autre car ils se correspondent et se complètent.

C’est pourquoi Helen LaKelly Hunt et Harville Hendrix affirment qu’une dispute dans un couple vient pour 10% de la situation présente et pour 90% des histoires d’enfance. Les conflits ne parlent pas des défauts ou manques de notre partenaire, mais des moments et émotions que nous y revivons. La manière d’agir ou non de notre partenaire dans une situation donnée n’est qu’un déclencheur. Et, étant tout près de notre cœur, il appuie inconsciemment là où ça fait mal.

Le conflit permet la guérison

La bonne nouvelle c’est que ces anciennes douleurs rejouées dans la relation se soignent au sein du couple. Il s’agit de les repérer, les comprendre et les prendre en compte. Aussi, la thérapie Imago ne travaille pas sur la situation du conflit mais sur le sentiment qu’elle génère et qui trouve une résonance particulière dans l’enfance.

Le couple réalise comment derrière chaque incident, il y a une histoire et une intériorité avec des références et ressentis à prendre en compte. Il change alors de perspective en comprenant les subtilités de l’autre. Chacun apprend à sortir de ses croyances et interprétations, à moins réagir et juger. Conscients d’être responsables de leur propre vécu et d’être le meilleur «thérapeute» de l’autre pour l’aider à panser sa vieille histoire, ils s’accueillent, redécouvrent la merveille avec qui ils ont choisi de vivre et créent de nouvelles façons d’être l’un envers l’autre.

Les malentendus et tensions ne sont plus vus comme des échecs, mais comme des opportunités de croissance dans la relation. La thérapie Imago permet de découvrir pourquoi on a choisi notre conjoint, redonne du sens et apporte réparation, élan et une nouvelle dimension au couple. Comme le rappelle Christiane Singer, écrivaine: «Les épreuves ne sont pas en mariage le signe qu’il faut clore l’aventure mais souvent, bien au contraire, qu’il devient passionnant de la poursuivre.»

Magazine Family

Article tiré du numéro Family 4/22 Novembre 2022 – Janvier 2023

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