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Et si on se remettait à lire la Bible en famille?

© Istockphoto
Comment les parents peuvent-ils susciter l’envie de lire la Bible à leurs enfants? Quelques stratégies de marketing au service de la lecture biblique en famille…
Rachel Gamper

«C’est un défi», s’exclame Heidi, lorsqu’on lui demande comment se passe la lecture biblique avec Cyril, son mari, et leurs trois enfants de 8, 6 et 4 ans. «En tant que parents, on doit vraiment se discipliner parce qu’on aurait vite des excuses comme le manque d’énergie et de temps!» Mais lire la Bible en famille au quotidien, est-ce vraiment une injonction divine? Thibault Foulon, Directeur de la Ligue pour la lecture de la Bible en France – Vivre la Parole (Ligue-VLP) relève qu’aucun texte biblique ne le commande explicitement. Selon lui, on trouve plutôt des principes généraux, tels Deut. 4,9: «Veille sur toi-même tous les jours de ta vie, afin de ne pas oublier ce que tes yeux ont vu et de ne pas le laisser sortir de ton cœur. Enseigne-le à tes enfants et à tes petits-enfants.»

Donner envie

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«L’important, c’est de transmettre aux générations futures ce que Dieu a fait dans le passé», souligne encore Thibault Foulon. Tout «en leur donnant une éducation et des avertissements qui viennent du Seigneur», ajoute-t-il à propos d’Eph. 6,4. Mais qui dit instruction et transmission dit aussi exemple parental. En effet, quoi de plus crédible qu’un récit personnel illustrant l’intérêt d’un texte biblique? Pour Renée et son mari Timothée, parents d’enfants âgés de 19, 17, 13, 10 et 3 ans, la lecture familiale reflète donc parfois une étude faite par l’un des parents. Petite anecdote de Renée: «Il y a quelques temps, j’étudiais le livre des Proverbes, ce qui nous a servi pour discuter avec les enfants.» Autrement dit, «un message élaboré au moyen de l’intellect touche l’intellect, tandis qu’un message préparé au fil de la vie touche une vie», pour reprendre les propos du conseiller et auteur Lou Priolo.

Bien définir la cible

Evidemment, il s’agit de maintenir l’intérêt de chaque enfant. Pour Timothée et Renée, la gamme d’âges est particulièrement large, donc parfois «le but pour le petit dernier consiste surtout à lui apprendre à se tenir tranquille pendant qu’on fait la lecture». Cependant, le degré d’intérêt peut relever moins de l’âge des enfants que de la situation familiale du moment. Anna, par exemple, s’est récemment retrouvée seule avec trois adolescents de 17, 15 et 13 ans. Dans leur souffrance, elle a plutôt opté pour une lecture biblique «pré-mâchée» et source de consolation. Elle se sert actuellement du livre He shall be called («On l’appellera», éd. Faithwords) qui comporte des courtes méditations autour des cent cinquante noms de Jésus et ce qu’ils signifient pour nous.

Diversifier l’offre

«La variété est l’épice de la vie», aurait affirmé un certain William Cowper. Et c’est ce concept qui semble dynamiser les pratiques dans ces familles. «Nous lisons dans plusieurs Bibles ou répétons des versets appris à l’école du dimanche», explique Heidi, en ajoutant qu’ils aiment aussi parfois chanter les textes bibliques. Quant à Timothée et Renée, «pendant les vacances, on a plus de temps donc, par exemple, chacun va lire un même texte de son côté puis on partage ensemble le résultat de notre méditation». En revanche, hors vacances, l’une des stratégies «express» de la famille consiste à lire, au cours du repas, la sélection de versets du jour dans Lumière sur le sentier (éd. Appel de minuit).

Être à l’écoute des besoins

Par «besoin», on entend d’abord l’horaire et la durée. Pour Cyril et Heidi, «la lecture biblique fait partie du rituel du coucher, car c’est une bonne manière de terminer la journée.» Mais «il y a des jours où on tend à raccourcir parce que c’est tard». D’ailleurs, comme le suggère Thibault Foulon, «mieux vaut privilégier dix à quinze minutes de lecture quotidienne que deux heures, une fois par semaine». Et le directeur de la Ligue-VLP d’embrayer ensuite sur une autre sorte de besoin: «La lecture de la Bible en famille, c’est aussi un moment où les enfants peuvent parler librement.» Ce que confirme Anna, qui lit avec ses ados après le souper: «En discutant ensemble d’un texte, on se retrouve souvent à partager les événements de la journée et à les mettre en perspective.»

Espérer en faire une habitude

Rien de tel que la régularité pour maintenir une bonne habitude. Mais le pragmatisme est de mise. Comme l’avoue Anna, «notre objectif est de lire ensemble tous les jours, mais finalement, on y arrive trois ou quatre fois par semaine.» Heidi le reconnait volontiers: «Parfois les enfants n’ont pas envie. On les encourage en leur expliquant pourquoi on tient à le faire.» Et ajoute en guise de conclusion: «Si la lecture de la Bible est une habitude familiale depuis qu’ils sont tout petits, ils vont peut-être moins vouloir y renoncer par la suite. Un peu comme le brossage des dents…»

Dossier: Spiritualité
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