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Ses convictions diffèrent des miennes

© Istockphoto
Trouver un conjoint peut être difficile. Trouver un conjoint chrétien, encore plus, mais trouver celui ou celle qui partagera exactement les mêmes convictions peut relever du miracle. Qu’en est-il lorsque un couple diverge sur certaines convictions?

«Je vais seule au culte le dimanche, car ça n’intéresse pas Damien. Il dit qu’il est croyant mais qu’il n’a pas besoin de venir à l’Eglise.» Stéphanie a le regard triste. On sent que cette situation lui pèse. Non que les frères et sœurs de l’Eglise n’acceptent pas son célibat dominical, mais elle aurait envie de partager ce moment avec son mari, qu’il entende certains messages et qu’ils chantent côte à côte dans une complicité spirituelle.

Sylvaine et Gabriel étaient tous deux engagés dans leur foi. Mais quand elle a perdu sa sœur dans des circonstances tragiques, elle a pris du recul et, depuis, se pose beaucoup de questions. Elle ne souhaite plus prier avec Gabriel comme par le passé car cela lui semble sonner faux. Il en est malheureux.

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La foi, une évolution personnelle

Ces situations sont le reflet de ce qui se vit dans beaucoup de couples. Chacun suit son chemin spirituel à sa vitesse et la connivence est parfois difficile, même quand les deux se disent chrétiens. Au départ déjà, «épouser un chrétien» ne signifie pas trouver un partenaire spirituel automatiquement branché sur la même longueur d’ondes. A une époque où la foi est réfléchie de façon très personnelle, il est naturel que des différences de compréhension et d’interprétation de la Bible surgissent. La sensibilité de chacun s’exprime avec des conséquences quant à la façon de prier, chanter, ainsi qu’en termes de choix éthiques avec des divergences notoires.

Puis, la maturité et les épreuves impactent le rapport personnel à la spiritualité. Les évolutions des Eglises, les courants théologiques divers, les évènements sociaux-politiques aussi. Le défi pour un couple est de pouvoir accueillir non seulement les différences de croyance initiales mais aussi les décalages qui surgissent.

Un échange des plus intimes

La vie spirituelle touche à l’intime. Souvent, elle fait partie de la structure mentale existentielle. Le rapport à Dieu se vit au plus profond de l’être. Dans la complicité du couple, quand l’un essaie de partager à l’autre cette zone de l’intime, il peut y entrer sur la pointe des pieds, en réalisant que c’est un privilège de vivre ce cœur à cœur. L’intimité spirituelle paraît aussi attractive que l’intimité corporelle. On aimerait partager à son «plus proche» ce qui est notre essentiel.

Et c’est une souffrance lorsque cet échange ne se fait pas ou pas bien. Lorsque l’on ne se comprend pas, que les opinions se heurtent, le piège serait de vouloir convaincre l’autre, par toutes sortes d’arguments ou la pression. De laisser cours au jugement, voire à l’agressivité.
Or, nous le savons bien, Dieu prend son temps avec chacun de nous. Il écrit une histoire qui n’est pas linéaire… en respectant la liberté de ses enfants. Prenant modèle sur Lui, il nous reste à accepter la différence spirituelle au sein du couple avec beaucoup de patience et de respect sans pourtant renoncer à la recherche d’occasions de dialogue, selon ce qui est possible.

Dossier: Spiritualité
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