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Changement de cap professionnel

© Istockphoto
Tout plaquer pour changer de métier, vous en rêvez? Mais est-ce possible sans que cela bouleverse le quotidien de la famille?
Anaïs Sorce

Quatre Français sur dix envisagent une reconversion professionnelle, d’après l’Adie (Association pour le droit à l’initiative économique). Et plus de 20% l’ont déjà tentée.

La crise sanitaire a modifié le paradigme de nombreux salariés, soucieux de trouver davantage de sens dans leur carrière. Loin de la grande démission vécue aux Etats-Unis, la France connaît malgré tout une vague de reconversions professionnelles.

Après plus de dix ans dans le monde de l’assurance, Christophe Bernard a choisi de devenir pasteur: «J’allais diviser mon salaire par deux, rendre ma voiture de fonction et nous devions vendre notre maison. Des peurs surgissaient pour les questions matérielles, le coût du logement, un seul salaire.» En effet, avec l’âge et les compétences, les finances sont un des principaux freins à la reconversion. Plus malléables, les enfants souffrent moins de ce changement, «ils étaient trop jeunes pour mal vivre ce déplacement».

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Se préparer au changement

Si un tel changement se réfléchit en famille, il doit aussi être la réponse aux bonnes questions. «Partir d’abord de soi pour connaître ses envies et ses besoins, savoir pourquoi on veut se reconvertir, pour quoi et pour qui on le fait, et si c’est avant tout une bonne décision pour soi. Sinon, cela risque de rejaillir sur la famille et de ne pas bien se passer», analyse Marie Pellerin, coach de carrière certifiée pour accompagner les transitions professionnelles. Elle est la créatrice de la première plateforme de recrutement et de coaching dédiée aux parents.

Après un burn-out, elle ne souhaitait pas retourner dans le marketing de grandes maisons d’édition françaises. Mais changer de vie professionnelle a bousculé le rythme établi entre le bureau et la maison. «C’est un équilibre qui n’est jamais acquis, et souvent remis en question! J’essaie de passer le maximum de temps avec mes enfants: le mercredi et après l’école, je m’occupe de mes filles. Le reste du temps je travaille de chez moi. Mon mari les emmène le matin pour que je puisse travailler. J’ai une baby-sitter qui va les chercher à l’école deux fois par semaine», détaille Marie Pellerin.

Mais si la réorientation professionnelle impacte forcément la famille, bien préparée, elle peut devenir «une source de joie et de paix intérieure» comme pour Christophe Bernard, car «nous nous savons à notre place, au bon endroit».

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Non à la relation toxique

Depuis la fin des années 2000, de plus en plus de mères créent leur entreprise à la faveur d’une maternité, à défaut de pouvoir concilier un poste salarié avec leur vie de famille. Pour Marie Pellerin, il s’agissait de «pouvoir dessiner moi-même les contours de mon poste, en terme d’organisation et de missions». Mais si ces indépendantes jonglent avec brio entre biberons et téléphone, elles continuent souvent à travailler plus et gagner moins tout en gérant la plupart des tâches domestiques.

Dossier: Vie professionnelle, vie familiale: équilibre ou équilibrisme?
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