Mon ado découvre la foi… je suis pris de court
Patrick rentre d’un camp d’été organisé par l’Eglise réformée locale. Rayonnant, il raconte à ses parents qu’il a rencontré Jésus et que sa vie est transformée. Il y avait un groupe de louange et un jeune pasteur vraiment swag! Avec eux, il s’est converti. Il n’y a plus que le groupe de jeunes de la paroisse qui compte pour lui et il dit vouloir s’éloigner «du monde». Il affirme qu’il a donné sa vie à Jésus et qu’on ne peut pas le comprendre parce qu’on ne connait pas le Saint-Esprit.
Réagir en tant que parents
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Pour les parents de Patrick, qui ont peu d’expérience dans ce genre de décision radicale, c’est la surprise. En lui proposant d’aller à ce camp, ils n’avaient imaginé que des activités sympas et des soirées autour d’un feu, aux sons d’une guitare.
Toutefois, l’appartenance et l’excès étant souvent caractéristiques de l’adolescence, savoir que son enfant s’intéresse à un groupe de jeunes chrétiens est beaucoup plus rassurant que des hooligans ou fumeurs de joints…
Avant de s’affoler en craignant que son enfant soit tombé dans une secte, on peut se mettre à son écoute. Qu’a-t-il vécu pendant ce camp?
Patrick a besoin d’être accueilli dans ce qu’il désire partager. Etre pris au sérieux, face à des parents qui restent ouverts, intéressés et prêts à entendre quelque chose de nouveau, peut l’aider à faire le tri dans son vécu, dans ce que cela a déclenché en lui, dans son rapport à la foi, à Dieu, aux autres et au monde.
Sans oublier que Patrick est encore en cours de développement et qu’il n’a pas le recul d’un adulte, il faut considérer ce qu’il dit comme étant sa vérité dans ce qu’il vit sur le moment. Il est possible d’entrer en dialogue et d’avancer ensemble, si on se garde de coller une étiquette, de réagir en se moquant ou avec rejet.
Dans Mat. 12, 33, il est écrit: «C’est au fruit qu’on reconnait l’arbre». Si, au fil des jours, Patrick semble joyeux, paisible, serviable, patient, c’est qu’il a sans doute du bon à partager, même à ses parents. Si, au contraire il semble se renfermer, juge les autres, se montre angoissé ou irritable, on peut se plonger dans la Bible pour trouver des pistes, en parler avec une personne qui à la foi et de l’expérience ou s’approcher de l’Eglise qu’il fréquente, poser des questions et partager ses préoccupations.
Apprendre de ses enfants
On a la chance d’apprendre d’un ado, lorsqu’on l’accompagne. Une posture humble et confiante favorise une croissance mutuelle. Dans le cas de Patrick, il est en train de développer sa propre foi, qui n’est plus uniquement nourrie par celle de ses parents. Il semble être entré lui-même en relation avec Dieu. Cela peut nous enrichir.
Côtoyer un ado qui est tout feu tout flamme pour Dieu, c’est l’occasion magnifique de réveiller sa propre flamme. Si on a vécu une conversion dans le passé, c’est peut-être le temps de souffler sur les braises. Si c’est une expérience nouvelle, une chance s’offre à nous de connaître ce feu.
Dans les deux cas, on peut demander au Saint-Esprit de nous enflammer. Si on ne le connait pas, lui, il nous connait.
En acceptant de cheminer avec son ado, on reste à ses côtés avec bienveillance et vigilance, et on partage ensemble ce qui donne sens à la vie.