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Le divorce a besoin d’une convalescence

Une femme regarde vers l'horizon lors d'un coucher de soleil
© Getty Images (Image d'illustration)
Après un divorce, de nombreux nouveaux solos tentent de retrouver une moitié perdue le plus rapidement possible. Cependant, ces démarches mènent souvent à de nouveaux déchirements…
Audrey Teinturier

Le divorce chamboule tout émotionnellement. Il pousse les âmes esseulées à relever ce double défi de réapprendre à vivre en évitant les écueils d’une vie en solo: «J’ai dû lutter contre la solitude», explique Laure, «et surtout la culpabilité. J’ai imaginé des tonnes de scénarios qui auraient pu peut-être sauver mon mariage. Même après le divorce, je n’y croyais pas, j’attendais un miracle. Quand mon ex-conjoint s’est remarié, j’ai pris une claque de plus. Quelle trahison! Cela m’a remis en colère, moi qui espérais qu’il m’appelle…»

Pour Mona, c’est non seulement d’avoir eu le cœur en mille morceaux qui a été dur à vivre, mais aussi d’avoir vu son estime personnelle à terre: «J’avais l’impression qu’il y avait l’étiquette “fraîchement divorcée, un gros sentiment d’échec” sur mon front. C’est humiliant, c’est une tristesse immense, un choc. Mon divorce m’a obligée à prendre soin de moi, à sortir avec des amis. J’ai dû me faire violence pour ne pas imaginer mon ex-mari à chaque coin de rue».

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Désinfecter, panser, laisser cicatriser

Pour la psychologue Bénédicte Vassard, «il est très important de ne pas ignorer ce que l’on ressent et de ne pas s’esseuler». En effet, le changement est toujours une épreuve et elle conseille donc de lâcher prise, d’apprendre à regarder vers l’avenir: «Ce qui est fait est fait. Il faut accepter et apprivoiser cette nouvelle vie.» Enfin, pour réussir à se reconstruire après un divorce et de traverser au mieux tout ce panel d’émotions incontournables, il faudra surtout accepter de «faire un travail sur soi» avec l’aide d’un professionnel, recommandent les psychologues Claire et Jacques Poujol.

Eric témoigne qu’après s’être lancé dans une nouvelle relation peu après que sa femme l’a quitté, il n’était en fait pas du tout prêt. «La meilleure décision aura été de mettre un terme à cette relation, d’en faire le deuil et d’apprendre à vivre seul. Ces étapes m’ont permis de me reconstruire à mon rythme.» Eric a aussi participé au parcours Revivre, proposé par Alpha(live), qui permet d’aborder l’épineuse question du divorce en groupe de discussion.

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de «guérir» d’un divorce. Correctement soigné et cicatrisé, il devient alors possible de vivre un nouvel attachement. Mais avant d’y songer, «la vie conjugale doit mourir dans tous ses aspects psychologiques, affectifs, sexuels et spirituels», affirment Claire et Jacques Poujol. Dans leur livre Le divorce, impasse ou dépassement (éd. Empreinte), ceux-ci expliquent qu’après avoir dépassé «le refus, la colère, le marchandage et la dépression, le divorcé peut parvenir à l’acceptation». Il y a donc un temps pour tout, même un temps pour «analyser les causes de l’échec» afin de progresser pour de prochaines aventures.

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