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Maternité: N’ignorez pas la dépression post-partum

une jeune femme assise semble déprimée alors que son bébé est dans son lit à barreaux en arrière plan
© sereznyi - DepositPhotos / la dépression post-partum survient entre 2 à 3 mois après l'accouchement et jusqu'à 12 mois après l’accouchement
Souvent minimisée, la dépression post-partum peut mettre en danger la santé de la mère et de l’enfant. Il est donc important de bien la dépister et de la traiter.
Sandrine Chansel

Véritable enjeu de santé publique, la dépression post-partum (DPP) concerne une mère sur six et s’accompagne dans 5% des cas d’idées suicidaires. A ne pas confondre avec le baby blues, qui ne dure que quelques jours après l’accouchement, la DPP survient entre 2 à 3 mois après l’accouchement et jusqu’à 12 mois après l’accouchement. Sans prise en charge médicale, les conséquences peuvent être graves pour la mère comme pour l’enfant.

Il est difficile de reconnaître une certaine tristesse ou une indifférence après la naissance de son enfant. De plus, l’entourage de la femme en DPP n’interprète souvent pas ces symptômes masqués. Pourtant, il faut consulter le professionnel de santé avec qui on est en lien le plus rapidement possible, selon la psychiatre Sarah Tebeka. Selon celle qui est également chercheuse en psychiatrie périnatale, ces professionnels peuvent ensuite orienter vers des soins spécialisés.

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Des mains tendues en France…

Mal connus, des personnes ou des lieux-ressources existent. Par exemple, en France, les centres de protection maternelle et infantile (PMI) sont des services de santé publics gratuits et ouverts à tous. Ils accueillent des parents et des enfants de moins de 6 ans. Il faut les contacter dans le cas où le médecin référent minimise les symptômes du DPP. Les Maisons des 1000 premiers jours sont aussi des lieux de rencontre entre parents et professionnels et regroupent différents services. Dans les hôpitaux, des unités mère-enfant proposent des consultations et des suivis en continu; elles sont les plus appropriées pour la prise en charge et le soin des difficultés que peuvent rencontrer les mères. Enfin, le technicien (ou technicienne) d’intervention sociale et familiale (aussi appelé TISF) accompagne les parents au quotidien à domicile lorsque s’occuper de l’enfant devient compliqué, et ce par le biais d’associations ou de collectivités territoriales.

… en Suisse…

En Suisse, les HUG proposent un questionnaire pour savoir si l’on souffre de DPP. Des sages-femmes indépendantes assurent un suivi postnatal remboursé par l’assurance de base (jusqu’à 56 jours après l’accouchement, avec prolongation en cas de complications psychiques). De plus, certaines maternités proposent des consultations mère-enfant spécialisées en santé mentale périnatale. D’autres associations indépendantes, comme Mères en détresse, offrent un soutien ciblé. En cas d’idées suicidaires, le numéro de La Main Tendue est le 143, une ligne d’écoute disponible 24h/24 et 7j/7.

… et en Belgique

En ce qui concerne la Belgique, Les Offices de la naissance et de l’enfance (appelés ONE) en Wallonie et la Kind & Gezin en région flamande assurent à la fois suivi et dépistage de la DPP. Des consultations psychologiques de première ligne sont partiellement remboursées depuis 2019. De plus, certaines maternités universitaires disposent d’équipes pluridisciplinaires pour le suivi de la santé mentale maternelle. Il existe même une ligne d’écoute et d’aide dédiée à la DPP, l’Ecoute grossesse et naissance, joignable au 0800 62 222.

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