«Nous ne pouvions pas voir l’ampleur des dégâts: un écran de fumée nous masquait la maison.» Dans ce récit, le vocable «écran» correspond à quelque chose qui cache le réel et empêche de s’en rapprocher. De nos jours au contraire, et surtout en temps de confinement, les écrans nous permettent de créer des ponts, de dialoguer sans craindre le virus, de passer outre les milliers de kilomètres de distance. Grâce aux écrans, nous pouvons travailler, faire nos achats et regarder des séries pour nous détendre. Mais aussi garder le lien avec nos familles, nos amis, notre Eglise, etc.

Que de progrès en ce 21e siècle! C’est sûr qu’un confinement, en 1920, aurait été fort différem- ment ressenti. Et la 5G qui arrive promet encore d’autres merveilles…Ou des leurres? Encore plus de distraction, encore plus de rapidité, encore plus d’argent dans la poche des industries du numérique? Encore plus d’ondes et encore plus de mépris pour ceux qui se trouvent en zone blanche (zone dans laquelle aucun opérateur n’a déployé de réseau ndlr)?

Et pour nos couples? L’écran est-il lien ou distance? Nous cache-t-il l’un de l’autre ou nous unit- il? Parlons d’écrans au pluriel. Le couple dans son canapé face à la télévision est une image du passé. Aujourd’hui, chacun est devant son ordinateur portable. Avec les smartphones à proximité, qui exigent aussi des coups d’œil permanents.

Passer du temps à deux demande d’abord de s’éloigner de tous ces écrans qui nous captivent, au sens premier du terme, autant qu’ils nous servent. Eteindre son écran pour regarder son conjoint. Accorder à son conjoint toute l’attention auditive et visuelle dont il a besoin. Trouver plaisir à être dans le réel ensemble. N’est-ce pas cela l’amour?

Magazine Family

Article tiré du numéro Family 1/21 Février – Avril 2021

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