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Arrêtons de leur mettre une pression scolaire à la maison

© Istock
L’école et les devoirs à rendre exercent une pression conséquente sur les enfants, parfois décuplée à la maison par des parents anxieux. Coup de projecteur avec Béatrice Copper-Royer, psychologue clinicienne, spécialisée dans l’enfance et l’adolescence.

Identifiez-vous une tension scolaire majorée au sein des familles actuellement?
Depuis longtemps, les parents s’investissent de façon importante auprès de leurs enfants pour les voir réussir. Les enfants sont censés être les plus heureux, les plus brillants et les plus compétents. On attend beaucoup d’eux sur le plan scolaire et il y a des déceptions quand le succès n’est pas au rendez-vous. Cela crée vite des tensions et une anxiété sur la scolarité notamment quand il y a des devoirs le soir alors que les enfants sont plus ou moins soutenus chez eux.

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Quels facteurs accroissent ce ressenti?
Certains parents ne comprennent pas pourquoi leur en- fant ne se met pas au travail et manque d’énergie. D’autres parents sont angoissés, leurs enfants aussi, et la situation crée un climat d’insécurité. Avant on se disait: «Il va se débrouiller.» Aujourd’hui, l’idée de faire des études pour réussir est répandue. Les performances scolaires, dans la tête des parents, garantissent le succès dans la vie.

Comment cela se traduit-il sur les enfants?
Je vois beaucoup d’anxiété face à la réussite et au risque de l’échec. Elle s’exprime très souvent -et nos consultations en sont pleines- par un mal de tête ou de ventre. J’entends: «Je n’arrive pas à me lever le matin», «J’ai des angoisses en cours». Ils souffrent de troubles anxieux. Quand l’enfantcommence à se plaindre de tristesse et que cela dure, il faut penser à la façon dont il vit sa scolarité. Parfois, certains professeurs sont particulièrement exigeants, peu bienveillants voire humiliants au point de perturber la confiance et l’estime de soi des enfants. Un enfant qui n’est pas valorisé dans la vie scolaire sera vite perturbé dans sa confiance en soi et cela n’aidera pas à la réussite scolaire.

Comment apaiser les relations avec son enfant vis-à-vis de l’école?
En cas de difficulté, les parents peuvent se poser cette question: que se passe-t-il? Cela passe d’abord par un dialogue avec l’enfant et l’enseignant. De plus, les enfants ne sont pas que des élèves: il est important de parler avec eux de ce qui leur plaît, de réaliser des activités extérieures, de ne pas être obnubilés par les notes. Evidemment, il est important de développer le sens de l’effort, de les aider à supporter le risque de l’échec mais de leur montrer aussi qu’on n’attend pas d’eux uniquement des performances exceptionnelles, mais qu’ils fassent de son mieux. Le petit enfant qui a des difficultés scolaires ne le fait pas exprès. Il faut chercher pourquoi.

Quels conseils pour vivre un été reposant?
Faire une vraie coupure et parler d’autre chose que de l’école! Si les fondamentaux sont à revoir, on peut les concentrer sur la fin des vacances et de façon limitée. Les vacances permettent de vivre autre chose dans la nature ou à travers le sport. Les parents doivent arrêter de se préoccuper de l’année à venir. La rentrée, ce n’est pas demain alors pour le moment on profite!

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