Une foi vécue à deux face aux tempêtes de la vie
François et Elisabeth
Elisabeth a 78 ans et François en a 79 (photo de gauche). Ils fêteront bientôt leurs noces de diamant. Proches de la nature tous les deux, ils ont grandi dans des familles chrétiennes engagées. Ensemble, ils ont exploité une ferme en Suisse, ensuite au Québec où leurs quatre fils ont grandi. Puis est arrivé l’imprévu. Un projet de développement les a envoyés tous les deux au Mali pour deux ans. Leur plus jeune fils a poursuivi son cursus scolaire en Suisse et a été accueilli par de la famille tandis que leurs autres enfants étudiaient encore à Montréal.
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«Laisser derrière nous notre ferme vendue rapidement ainsi que les enfants a été un immense défi d’engagement, de renoncement et de confiance. Si nous n’avions par été portés par notre foi commune, traverser ces événements aurait presque été impossible», confie Elisabeth. Après le Mali, une nouvelle bifurcation les ramène en Suisse, alors qu’eux se voyaient retourner au Canada.
Ce qui leur a permis de vivre et de traverser les doutes, les peurs et les joies, c’est leur appui sur les promesses bibliques puisées et méditées en couple, en famille et en Eglise. Ils vouent une infinie reconnaissance à Dieu de les avoir fait se sentir accompagnés, aimés, soutenus, en particulier dans les moments difficiles. Une «boîte à outils biblique» avec des versets les a aidés quand ils étaient dans l’incompréhension, dans des passages économiquement compliqués, face à l’injustice, à la maladie ou à la mort. De ces expériences, François témoigne avoir tiré des apprentissages qui l’encouragent à vivre le non jugement, l’accueil inconditionnel de la parole de l’autre, le désir de voir dans l’autre la présence sacrée du divin, le partage et l’encouragement. «J’apprends et je m’exerce à prendre le risque de dire ma réalité, mes craintes, mes doutes, mes joies et à vivre en pleine conscience l’instant présent, qui représente la seule petite part d’éternité à laquelle j’ai accès et sur laquelle j’ai un peu d’influence», partage-t-il. Et Elisabeth de conclure: «Aujourd’hui, nous savourons les fruits de toutes ces années».
Théo et Marie-Claude
Quand Théo et Marie-Claude (photo de droite) se parlent, le long chemin de dialogue entre eux est palpable. Tous les deux divorcés d’un premier mariage, ils se sont unis il y a quarante-cinq ans. Le passé riche et mouvementé de Marie-Claude, 77 ans, l’a amenée à se positionner sur son identité, sur sa place et sur son âge. Elle raconte: «Le regard de Théo sur moi, clair et masculin, m’a aidée à grandir». Ils ont travaillé ensemble dans la maison de paroisse de leur village: un défi et une expérience enrichissante à la fois. Théo, 80 ans, réalise à quel point leur mariage et leur collaboration ont bénéficié de leur foi commune. Celle-ci a servi de socle sur lequel ils ont pu bâtir, dans le respect et le partage. Le pardon dans le couple, réciproque et devant Dieu, les a toujours conduits à la réconciliation: «Nous ne nous sommes jamais endormis fâchés», confie Marie-Claude en souriant.
Dès le début de leur couple, ils ont pris l’habitude d’entamer la journée ensemble dans la lecture de la Bible, la méditation, la louange et la prière. Ces aubes en tête-à-tête les ont soudés, eux qui ont eu un parcours mouvementé. Ils ont d’abord dû relever le défi d’un deuxième mariage et d’une vie avec les enfants de l’autre. «J’ai découvert qu’être père, c’est être celui qui aime» témoigne Théo. Par la suite, leur engagement spirituel n’a pas toujours été compris, mais cette réticence ne les a pas retenus de pratiquer l’hospitalité, la joie du partage et l’accompagnement avec bonheur.
Dans le courant de l’été, l’amour de Théo et Marie-Claude a été célébré lors d’une fête en leur honneur. A cette occasion, l’harmonie et l’amour entre les membres de la famille, mais aussi les amis, témoignaient de l’unité et des liens soigneusement entretenus: les fruits d’une vie de foi, d’accueil et d’amour pour les autres. Théo et Marie-Claude encouragent désormais les couples autour d’eux à partager leur foi à deux, eux aussi: à lire, à écouter et à prier ensemble. «C’est l’une de nos forces», révèle Théo. Et Marie-Claude ajoute: «Il ne faut pas avoir peur, mais persévérer!»
