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Les bienfaits d’une parentalité positive sur la croissance de nos enfants

© Istockphoto
“Prétexte au laxisme“ selon les uns, “révolutionnaire“ pour les autres, l’éducation positive ou bienveillante repose sur plusieurs études et découvertes majeures de scientifiques et psychologues sur le développement du cerveau de l’enfant. Que peut-on en retenir pour l’éducation pratique de nos enfants?
Sandrine Chansel

«L’enfant n’est pas “une boîte noire”, il est compétent dès la naissance», annonce d’emblée Silvia Dalvit, docteure en neurosciences et fondatrice de la plateforme de parentalité BabyBrains. «Ses mille premiers jours, y compris in utero, seront fondamentaux. Ce qui se passe en cette période sensible impactera fortement le reste de sa vie, car c’est à ce moment-là que les bases de son développement cérébral seront posées.»

Les mille premiers jours de la vie d’un enfant sont importants

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Lena Moser, coach parentale et formatrice en parentalité positive, complète: «Le fonctionnement de l’attachement est une découverte majeure. Notre manière d’y répondre, en tant que parent, va imprimer chez notre enfant des messages sur sa valeur, son identité, ses capacités, qui perdureront le reste de sa vie.» Il s’agit d’y répondre rapidement (surtout pour un bébé), de manière adéquate, empathique et bienveillante, en utilisant entre autres le toucher, vecteur de l’ocytocine, qui agit contre le cortisol, hormone du stress. «Ainsi, l’enfant pourra se développer de manière stable, sécurisante et harmonieuse. En grandissant et en devenant autonome, il exprime toujours, de plus en plus subtilement, des besoins d’écoute ou de temps de qualité», ajoute la coach parentale. Dès lors, à nous de cultiver sa confiance, de l’assurer qu’on est là quand il en a besoin. Les attachements évitants dont le message est “ne me sollicite pas, débrouille-toi tout seul” et l’attachement anxieux-ambivalent “j’ai peur pour toi, je suis là pour toi, mais pas toujours”, si j’ose résumer ainsi, sont très dommageables sur le développement de l’enfant», conclut la spécialiste.

Que penser de l’enfant «bon par nature» mais corrompu par son environnement, selon de nombreuses approches de parentalité positive? «La ligne entre le bien et le mal passe au milieu du cœur de chacun», répond Silvia Dalvit. «Le parent doit trouver cette ligne et aider son enfant à faire de même. Parfois, il ne reste que la solution de la punition, en guise d’exemple.»

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On évolue toujours

Christine, trente-neuf ans, mère de trois garçons de deux, sept et dix ans: «La parentalité est un apprentissage non-stop! Je crois qu’il y a beaucoup de bonnes choses dans la parentalité positive, mais il faut agir selon son propre ressenti. Chaque enfant est tellement différent. Au début, avec mon mari, nous étions très stricts, très sévères, un peu comme nos parents finalement. Aujourd’hui, cela fait presque dix ans que nous sommes parents et nous avons beaucoup évolué! Je dirais juste qu’on essaie d’être beaucoup dans les échanges et à l’écoute des enfants. On fait ce qui nous semble juste, on adapte. Et on a encore beaucoup de choses à apprendre!»

Avoir un plan

Mélanie, quarante-quatre ans, mère de deux garçons de cinq et six ans: «On fait des erreurs quotidiennes. On s’est plutôt attachés à l’idée de “simplicity parenting“, qui consiste à avoir moins d’engagements, de technologies, de jouets, etc. donc forcément moins de conflits. S’il y en a, on essaie de les gérer de façon constructive! Malgré nos meilleures intentions, on tombe régulièrement à côté de nos objectifs de parentalité. Mais c’est comme un puzzle finalement: il vaut mieux avoir le modèle, pour savoir dans quelle direction on va! Rater notre but nous force à nous remettre en question et à chercher d’autres solutions. On est loin d’être parfaits, mais on essaie, on a un plan et on est en accord dessus. C’est déjà ça!»

Plus facile à dire qu’à faire

Guillaume, trente-sept ans, père d’une fille de deux ans: «C’est plus compliqué et plus responsabilisant. A la base, nous voulions être des parents “sympas mais stricts“ et on trouvait qu’interdire la fessée c’était bien… sur le papier. Ce qu’on a découvert, en lisant et en se documentant beaucoup sur la parentalité positive nous a amenés à nous remettre en question, surtout pour les premières années de la vie de l’enfant. Mais comment faire concrètement, alors que nous-mêmes avons été éduqués avec des menaces? C’est plus difficile et fatigant. Ce n’est pas une méthode “magique“ pour avoir une obéissance parfaite (contrairement à ce que je pensais) mais nous sommes convaincus d’apprendre ainsi à notre fille à s’affirmer à part entière, même si on ne peut pas tout appliquer à la lettre.»

Magazine Family

Article tiré du numéro Family 1/22 Février – Avril 2022

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