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Quand le changement devient une heureuse routine…

© Istockphoto
Si la plupart des personnes tiennent à une routine rassurante et prévisible, certains adolescents ont besoin d’instabilité pour s’épanouir. Ils ont la bougeotte et des intérêts aussi variés que changeants. Coup de projecteur.

Milo a seize ans. Il sort d’un rendez-vous avec un professionnel de l’orientation scolaire. Il a décidé d’être accompagné le jour où il s’est mis «à paniquer»: «Faire un choix pour mon avenir m’a fait stresser, surtout lorsque j’ai commencé à imaginer qu’il fallait trouver une seule voie», confie l’adolescent.
D’aussi loin qu’il se souvienne, Milo n’a jamais pu répondre à la question bien connue «que veux tu faire quand tu seras grand?». Durant son enfance, il a pratiqué toutes sortes de sports, participé à une chorale, appris tout seul l’anglais et le ukulele. Il s’est lancé dans la cuisine et a fait des vidéos humoristique sur YouTube. Il s’est passionné pour les maquettes, le Japon, ou encore l’informatique. Au cours de son cheminement, Milo va découvrir qu’il a un fonctionnement personnel particulier qui sort de la norme dite de «spécialisation». C’est-à-dire qu’au lieu de connaître précisément le domaine dans lequel il est bon et le développer, il multiplie les centres d’intérêt.

Instable et heureux malgré tout

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Lydia Levant Bol, docteure en psychologie sociale et psychologue du travail, spécialisée dans l’orientation scolaire et professionnelle, aborde dans une série de podcasts ces profils de personnalités nommés «multipotentiels», «couteaux suisses» ou encore «slasheurs». Elle les décrit comme redoutant la routine: «Ils ne se voient pas faire la même chose toute la journée, toute l’année et toute leur vie. Cette idée est presque angoissante pour eux. Ils ne cherchent pas la sécurité de l’emploi mais une liberté d’action et l’expression de leurs dons. Les couteaux suisses sont souvent très créatifs dans leur manière de voir et faire les choses. Ils sont multitâches et sont souvent capables d’apprendre par eux mêmes.»

Comme Milo, ces personnes font face à certaines questions inquiétantes: «Comment construire une carrière? Est-ce que quelque chose ne va pas chez moi? Suis-je instable?» En réalité, l’instabilité est pour eux synonyme de mouvement, comme le déséquilibre qu’il faut à notre corps pour pouvoir faire un pas en avant. Ces profils de personnalité recherchent constamment la nouveauté, ils adaptent leurs repères rapidement. Leur carburant pour rester motivé: le changement.

C’est pourquoi Vincent, jeune développeur de trente ans, explique qu’avant de trouver un emploi où il se sent désormais à sa place, il avait tendance à déménager souvent: «Je changeais de boîte tous les deux à trois ans. Je faisais vite le tour de mes missions et je m’ennuyais. J’ai eu plein d’appartements différents, il fallait du mouvement! Sinon j’avais l’impression de m’éteindre.»

Être instable et heureux est possible, il s’agit simplement d’une question de dosage! Il faudra parfois ronger son frein le temps de finir des études, pour pouvoir accéder à plus de liberté de mouvement un peu plus tard.
Ces touche-à-tout se montreront assez créatifs pour stimuler leur motivation en pratiquant diverses activités, au gré de leur curiosité!

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