«Papa, tu n’as pas prié avec moi!»
Gabriel Garcia, responsable du ministère enfance et famille de son Eglise locale à Genève, raconte qu’avec sa femme ils se sont dit après réflexion: «Si on a des enfants, il faut prendre du temps avec eux». Ils ont donc décidé de diminuer leur temps de travail pour avoir plus de disponibilité pour leurs enfants. «Jésus a passé trois ans avec ses disciples. La Bible nous montre aussi l’importance d’avoir des pères qui sont présents pour leurs enfants. Je suis l’aîné de cinq enfants. Ma mère s’occupait de nous et chaque soir en rentrant du travail, mon père investissait du temps avec chacun d’entre nous. J’ai appris des tas de choses avec lui: conduire une voiture, réparer un vélo. Mais aujourd’hui», dit-il d’un ton désolé, «à cause du coût de la vie, il faut que les deux parents travaillent.»
Prendre du temps avec nos enfants
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Gabriel et son épouse prennent des moments de qualité avec leurs enfants: «Des temps de jeux, d’histoires du soir, dans la voiture, pour prier ensemble et on rend grâce à Dieu avant chaque repas. Si un jour, nous ne le faisons pas, ce sont les enfants qui viennent nous chercher en disant: « Mais Papa, Maman, aujourd’hui, on n’a pas prié ensemble! », ou encore, « Papa, tu n’as pas prié avec moi! »»
«Aujourd’hui», poursuit-il, «quand nous recevons des personnes à la maison qui nous font part d’un problème, notre fille de sept ans déclare confiante: « et bien on va prier pour ça! » Elle défie les adultes, car avec sa maman, elle a pris cette bonne habitude de faire face aux défis, aux bobos par la prière. Je crois qu’en vivant au quotidien notre foi, nos enfants grandissent autant en tant que disciples qu’en tant qu’enfants.»
«Je crois aussi à l’importance de les emmener avec nous à l’Eglise. Ils y apprennent de nouvelles choses sur Dieu, mais ils y développent surtout des amitiés; des amitiés qui les pousseront dans le bon sens plus tard.»
Apprendre à se remettre en question
Bernard Vanden Berghe, responsable de la pastorale des jeunes dans un établissement scolaire privé catholique, se questionne sur ce que le Christ attend de nous. «Je crois qu’il nous interpelle en permanence: « Qu’est-ce que tu veux? Qu’est-ce que tu va mettre en œuvre? » Il me semble que l’attitude de l’éducateur chrétien, c’est aussi d’être cette référence qui va questionner le jeune sur ses choix et l’accompagner dans la réflexion afin qu’il puisse en anticiper les conséquences. C’est aussi, bien sûr, d’être dans une attitude chrétienne d’amour.»
Le rôle d’une éducation chrétienne, cela va être d’entrer dans cette attitude, d’amener chaque jeune à être en situation de pouvoir s’épanouir et développer ses compétences pour mener sa vie en fonction de ce qu’il a de meilleur en lui. Mais c’est aussi de lui permettre d’avoir cette capacité de se mettre en référence au Dieu d’amour afin qu’il puisse prendre des décisions sans faire du mal à autrui par des attitudes d’égoïsme, de jalousie ou de manque d’humilité. Ainsi pourra-t-il contribuer avec autrui à construire notre société, ce qui est bien souvent contraire à ce qu’on observe dans la société d’aujourd’hui.