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«Mon enfant aime jouer à la guerre»

Deux enfants en tenue de chevaliers avec un casque et une épée à la main jouent en extérieur
© Getty Images (Image d'illustration)
Du simple bout de bois au jeu vidéo en passant par les jouets en plastique, nombreux sont les moyens, pour les enfants, de «jouer à la guerre». Comment réagir face à ces comportements?

«En ce moment, notre fils de quatre ans aime jouer à la guerre. Il lui arrive même de se battre avec son groupe de maternelle contre les enfants d’un autre groupe. Ils s’imaginent être l’Ukraine contre la Russie. Lui, il aimerait devenir un “homme de guerre” et se battre contre Poutine. Nous ne savons pas comment nous comporter dans cette situation.» Ce que confie cette mère de famille n’est pas inhabituel: les enfants de cet âge se mesurent les uns aux autres en jouant à se battre ou, dans le cas du fils de cette personne, en «jouant à la guerre».

En effet, ces jeux de bagarre leur permettent de découvrir leurs forces, leurs limites et celles des autres. De plus, le fait de se glisser dans un rôle de super-héros ou de guerrier doté d’armes leur confère un sentiment de puissance et de force qui leur est souvent refusé dans la vie quotidienne (du fait de leur jeune âge).

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Jouer, une façon de vaincre son impuissance

C’est simplement ainsi qu’il faut percevoir ce «désir de devenir un soldat». En effet, il ne s’agit pas de partir à la guerre et de tuer réellement, mais de s’opposer à sa propre impuissance. Ce jeune garçon qui veut se battre contre Poutine n’a pas réellement d’aspiration sanguinaire, mais son comportement témoigne d’un traitement ludique de la réalité. Les enfants ont besoin de vivre cela.

En ce moment, nous nous sentons tous impuissants lorsque nous entendons les échos de la guerre en Ukraine et au Proche-Orient. En tant qu’adultes, nous avons d’autres techniques pour y faire face, tandis que les enfants trouvent une issue par le jeu et la «pensée magique». Tout à coup, il devient possible de vaincre un dictateur lorsqu’un groupe de petits soldats de quatre ans lui font la guerre pour l’arrêter.

Les besoins sous-jacents

Dans ce contexte, une interdiction pure et simple ne serait pas efficace. Si les parents ou le personnel pédagogique d’un établissement ne se sentent pas à l’aise avec ce type de jeu (ce qui est tout à fait normal), il est préférable de combler les besoins des enfants d’une autre manière.

D’une part, les enfants devraient disposer d’un espace dédié où se défouler et se bagarrer, un lieu que les adultes aménagent pour que les enfants puissent s’y exprimer librement. Les adultes et les enfants peuvent ensuite imaginer des personnages fictifs qui s’y rencontrent. D’autre part, il faut trouver une manière d’aborder les conflits actuels: il s’agit avant tout d’attirer l’attention des enfants sur ce qu’ils peuvent faire pour aider et où leur soutien actif peut être utile. En agissant ainsi, vous opposerez leur sentiment d’impuissance à leur efficacité personnelle.

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