Une nouvelle génération d’anxieux?
Sommes-nous en train de préparer une génération d’anxieux, repliés sur eux-mêmes?
Dans son ouvrage Le sacre des pantoufles (éd. Grasset), Pascal Bruckner affirme que la pandémie de Covid-19 nous a rendus méfiants, distants… et peureux. La guerre en Ukraine, la crise climatique, la menace d’une crise énergétique sont autant de phénomènes qui nous poussent à prolonger un confinement relationnel, social.
Pourtant, ne nous sommes-nous pas réjouis d’un certain retour à la normale? N’avons-nous pas retiré nos masques là où c’était possible? Ne sommes-nous pas soulagés de ne plus être contraints à montrer une preuve de vaccination? J’imagine que nous sommes nombreux à le penser.
Toutefois, l’impact de cette longue série de crises, de menaces et de mauvaises nouvelles ont peut-être bien un impact sur notre génération et sur la jeunesse actuelle que nous n’avions pas imaginé. Pour l’essayiste français, face à la menace extérieure, ce n’est qu’à la maison qu’une partie croissante de la population se sent en sécurité. Home office, commandes en ligne et livraisons à la maison, ou encore cours ou services religieux en ligne donnent ce sentiment de «sécurité». Mais cet isolement social ne semble pas anodin et changerait notre rapport à l’autre, au monde, selon Pascal Bruckner.
Espérons que l’avenir donne tort à sa thèse. En effet, un individu ou une famille reclus n’augurent rien de bon. Pour l’équilibre personnel, conjugal et familial tout comme celui de la société. C’est en étant ensemble, en nous intéressant pour de vrai (et non seulement en observant, de loin, depuis les réseaux sociaux) aux autres, à l’actualité, au monde, en nous engageant dans des activités communautaires, associatives, politiques, etc. que nous progressons, que nous nous épanouissons.
Les changements de société se produisent sous nos yeux. Pour les parents, il ne peut être que salutaire de s’interroger sur notre posture personnelle et sur l’impact de notre style de vie, de notre transmission de la vision du monde. Permettons-nous à nos enfants de développer une certaine confiance, audace? Et ainsi de les équiper aussi bien pour s’épanouir au contact des autres que pour affronter ensemble les grands défis de demain?
Une petite pensée en passant:
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Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction.
Antoine de Saint-Exupéry, écrivain, poète et aviateur
