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Un peu d’Intelligence artificielle pour l’éducation?

Éditorial de l'édition de l'automne.
Christian Willi

Elle est partout: l’intelligence artificielle collecte des donnée de notre quotidien pour nous faciliter la vie. Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et l’onde de choc qu’ils ont provoqués, la surveillance généralisée s’est imposée largement. Gouvernements et entreprises y vont tous de leur innovation dans le but de garantir l’ordre, d’assurer la sécurité et de «faciliter la vie» de tous.

ChatGPT est un fruit typique de cette collecte de données généralisée. Vous lui demandez de rédiger un travail scolaire, un dossier de candidature pour le premier poste qu’espère votre enfant ou de vous donner des conseils d’éducation… et voilà que l’outil vous livre ici un texte, là des conseils prêts à l’emploi.

Dans 21 leçons pour le 21e siècle (éd. Albin Michel), l’essayiste Yuval Noah Harari émet toutefois des réserves en ce qui concerne notre confiance aveugle en l’intelligence artificielle. Selon lui, nous investissons trop dans cette intelligence des données, mais pas assez dans la conscience humaine. Yuval Noah Hariri évoque l’exemple des voitures autonomes. Les données qui permettent de programmer le comportement de la voiture en cas de situation «imprévue» ne sont pas moralement neutres. Le véhicule doit-il prendre le risque de foncer, de blesser ou de tuer quelqu’un pour éviter tout risque pour soi-même? Ou au contraire, privilégier le choc pour éviter tout risque pour soi? Non sans un certain cynisme, l’essayiste suggère que le constructeur commercialise à choix une version égoïste ou altruiste de la voiture. Certes, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Mais on voit les limites de cette technologie.

Dans le registre de la famille, éduquer un enfant, c’est forcément plus complexe que de «demander à ChatGPT, Siri, Alexa…». Ni Apple ni Google ne vous garantiront une transmission des valeurs qui vous tiennent à cœur. Ils nous aiguillent selon les valeurs décidées par les éditeurs de ces outils, les idées les plus répandues ou celles les plus acceptables du moment politiquement parlant. A l’ère du diktat des réseaux sociaux et de l’immédiateté, c’est pourtant la transmission de valeurs et vertus à nos enfants et l’apprentissage à orienter et gérer leur «conscience» qui sont essentiels.

Cette mission n’est pas simple. Elle constitue un sacré défi et nécessite une belle dose d’efforts sur la durée. Avec des discussions au sein du couple parental – qui n’est certainement pas toujours d’accord sur tout. Avec ensuite des valeurs nourries au quotidien, vécues de façon la plus exemplaire possible par les parents. Et, finalement, avec une explication aux enfants. Tout un programme! A nous donc de nous montrer intelligents… Pas artificiellement, mais avec le cœur.

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Une petite pensée en passant:

Demander pardon à mes enfants, que ce soit après avoir élevé la voix ou réagi trop fort, trop brusquement, permet de grandir dans la confiance et ne me font pas perdre mon autorité en tant que mère, ne me rendent pas plus faible non plus.

Karine Rapold, auteur de TDAH: Parents, Concrètement que faire? 30 clés pour garder le cap (éd. Tom Pousse)
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