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«Tu veux trop de sexe dans notre vie de couple, tu n’es pas assez sanctifié!»

© Istockphoto - DR
Les pasteurs et thérapeutes Rachel et Eric Dufour (photo en médaillon) se sont spécialisés dans le conseil conjugal. Parents de cinq enfants, ils rappellent volontiers que la sexualité est bonne dans le cadre voulu par son Créateur. Entretien à deux voix.
Rachel Gamper

Quelle est la fréquence moyenne des rapports intimes dans un couple chrétien?

Eric: La moyenne déclarée des couples se situe autour de deux à trois fois par semaine. On admet généralement une fourchette comprise entre une fois par jour et une fois par semaine sans que l’on tombe dans un excès ou une carence qui serait source de souffrance dans le couple.
Rachel: J’ajouterais que la meilleure moyenne de rapports sexuels pour un couple est celle qui correspond au besoin le plus petit des deux.

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Est-ce habituel que l’un des conjoints désire plus d’intimité sexuelle que l’autre?

Eric: Oui, absolument.
Rachel: Oui, c’est toujours le cas. Mais au cours de l’histoire du couple, le désir va évoluer au fil des saisons de vie de chacun.

Quelles peuvent être les causes d’une baisse de désir?

Eric: Celles-ci sont diverses. Il peut y avoir des soucis d’origine médicale, des divergences de désir, un manque de confiance dans le couple, l’absence de connexion émotionnelle de qualité, des tensions répétées entre les conjoints…
Rachel: Des blessures antérieures, aussi bien dans l’expérience individuelle de chacun, ou bien des blessures subies dans le cadre du couple peuvent également, bien sûr, affecter la libido.

Ces causes sont-elles identiques pour les hommes et pour les femmes?

Eric: L’absence de désir sexuel était traditionnellement le fait des femmes, et la libido plus forte, celui des hommes. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et ces deux situations se retrouvent maintenant autant chez les femmes que chez les hommes. Nous constatons ici une véritable évolution de société.
Rachel: C’est vrai! La pornographie a beaucoup affecté et modifié le fonctionnement de la sexualité des hommes et des femmes. Une compréhension défectueuse de la sexualité affecte aussi la libido. En résumé, la sexualité met en action et en communion l’âme, l’esprit et le corps. C’est une union à trois dimensions. Une sexualité limitée aux aspects purement physiques induit forcément une baisse de libido sur la durée.

Pourquoi pourrait-on penser qu’une personne qui aime Dieu devrait moins désirer l’intimité sexuelle?

Eric: Cette affirmation terrible est le fait de l’influence désastreuse du puritanisme en milieu chrétien depuis des siècles. La sexualité a été, pendant très longtemps, tragiquement considérée par les milieux chrétiens comme «un mal nécessaire». Pourtant, celle-ci existe selon le plan divin. Elle est même une priorité spirituelle absolue dans le cadre du couple, conformément aux enseignements de l’apôtre Paul (1 Cor. 7, 3-5; Eph. 5, 21-33). Pour nous, cette conception de la sexualité est une fausse affirmation spirituelle contre laquelle nous nous élevons de toutes nos forces en nous appuyant sur l’autorité de la Bible.
Rachel: Une sexualité selon le cœur de Dieu est bien plus épanouissante pour les couples. Un couple qui met Dieu au centre de sa sexualité découvrira une connexion et un bonheur sexuel décuplé.

Quelles sont les conséquences possibles d’une frustration sexuelle dans un mariage, même chrétien?

Eric: Les conséquences sont catastrophiques: manque de protection spirituelle entre époux, manque de connexion émotionnelle… Les conséquences négatives potentielles sont presque sans limite. Mais attention! Nous parlons ici d’un couple où il y a refus volontaire d’intimité sexuelle de la part de l’un ou l’autre partenaire, pas du tout d’une situation où il y a une impossibilité physique due à une maladie ou un autre obstacle.
Rachel: Quelle tristesse! Nous encourageons les couples chrétiens à travailler sur leur sexualité pour qu’elle soit épanouie et épanouissante. C’est le plan de Dieu pour leur vie.

Comment remédier à la situation?

Eric: La discussion sans tabou entre époux est ici indispensable. La répression du désir sexuel n’est pas une bonne voie à suivre, pas plus que celle de la contrainte. L’objectif est de partager librement sur cette question et d’aboutir à une solution mutuellement bénéfique et adaptable au fil de l’eau en fonction des évolutions de chacun. Il s’agit surtout pour chacun de désirer servir l’autre dans ses besoins essentiels.
Rachel: La communication sur les désirs, les envies et les préférences de chacun des époux est indispensable. Mettre en place un rendez-vous amoureux, qui peut se terminer par un rendez-vous «câlins» une fois par semaine est une excellente idée!

Dossier: Spiritualité
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