C’est souvent à l’occasion des anniversaires et de Noël que nous recevons des cadeaux onéreux. Il nous arrive néanmoins de croiser des personnes dont les présents n’ont aucune valeur marchande, qui nous marquent pourtant durant toute une vie. Ces «trois fois rien» ont une portée incommensurable dans notre cœur. En réalité, est-ce si coûteux de distribuer des cadeaux?

Solène témoigne qu’enfant, elle était loin d’être une bonne élève. Or l’une de ses professeures lui a montré qu’elle croyait en elle. Ce regard positif est encore aujourd’hui un baume sur son cœur et une aide pour persévérer. Natacha quant à elle ne compte plus les fois où les gens sur son chemin – les femmes notamment – ont agi «comme des anges», que ce soit dans ses petits tracas comme pour ses grandes souffrances. «Par exemple, une dame qui m’a aidée à retrouver mon chemin. Une autre qui m’a donné un ticket de bus car j’avais perdu le mien», dénombre-t-elle. Elle poursuit dans un registre plus grave: «Une dame qui a garé ma voiture alors que j’étais tellement stressée que je n’y parvenais pas. Cette amie qui m’a écoutée lui parler de mes idées suicidaires durant des heures avec empathie.»

Le sourire gagnant-gagnant

Et un sourire, ça vaut combien? Pour l’écrivain Raoul Follereau, «il ne coûte rien et produit beaucoup, il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne». Effectivement, qui n’a jamais été reboosté par le sourire d’un inconnu? Sans compter cette équation incroyable: quand le donateur est aussi heureux que le destinataire.

Que ce signe de sympathie soit simplement poli ou sincèrement authentique, le cerveau reçoit dans les deux cas des informations positives. En conséquence, il sécrète des endorphines qui rendent heureux celui qui sourit. «Il ne s’agit là ni d’occulter ni de sacrifier son bonheur pour faire celui des autres», explique pour sa part Margot qui réfléchit sur le sujet. «Il s’agit de se faire plaisir en faisant plaisir. Il y a des moments où le cœur est dans une telle abondance qu’il est prêt à inonder les autres, ça se fait tout seul.»

Des dons qui vident la bourse

Evidemment il y a les cadeaux qui nous demandent des efforts. Aider à un déménagement, garder des enfants à la dernière minute, inviter une personne en plus à sa tablée familiale… Ces cadeaux fatigants, ceux que l’on ne fait que par tendresse.

Et puis il y a les cadeaux qui coûtent littéralement. Rémi, encore étudiant, raconte comment il a décidé de donner toutes ses économies pour contribuer à une œuvre de son Eglise. Il n’a manqué de rien par la suite. Au contraire, il affirme avoir été généreusement «gâté» par Dieu et sans en dire plus, «avec des bénédictions d’une valeur inestimable».

En tout cas, si même un verre d’eau est un cadeau comme Jésus l’a dit (Mat 10,42), ça donne à réfléchir.