Le flash le surprend alors qu’il roulait tranquillement: «Zut, je n’ai pas vu que la limite de vitesse est passée à 50; je crois que je suis bon pour une amende.» Kevin lève le pied et se reprend: «C’est idiot! Mais bon, il faut bien que j’apprenne à respecter les limites.»

Sonia est pensive. «Les limites, ce n’est pas si facile à respecter», répond-elle avec compréhension. «Personnellement, je ne sais pas toujours faire respecter les miennes. Tu sais, dimanche dernier, quand on s’est pris le bec tous les deux, j’ai pris conscience qu’en fait, j’étais épuisée. Après la grosse semaine que j’ai eue au travail, c’était déjà beaucoup d’inviter des amis le week-end. Mais quand ils sont venus avec le chien, qui aboyait pour un oui ou un non et qui a mis des poils plein la maison, c’était trop. Je ne supporte pas les chiens dans ma maison. Par politesse, j’ai pris sur moi, mais j’ai craqué après qu’ils sont partis et j’étais de mauvaise humeur avec toi. C’est comme ça que notre dispute a commencé.»

Kevin renchérit: «C’est tout à fait toi, ça. Tu dis “oui” à tout le monde et après tu es débordée par ta colère. Pourquoi tu ne poses pas de limites en amont?»

«Parce que je veux faire plaisir», répond Sonia. «Et parce que je n’ose pas… Avec toi aussi, d’ailleurs, je devrais dire mes limites: quand tu laisses traîner tes affaires un peu partout dans la maison, je me sens envahie. Et tout à coup, je m’énerve contre toi pour une bricole qui encombre la table de cuisine, parce que ça fait une semaine que je ne dis rien pour le canapé, le bureau etc…»

«Et moi, je te vois monter dans les tours pour un rien sans comprendre que tu as accumulé plein d’agacements. Si tu me disais plus tôt ce qui t’ennuie, tu pourrais le dire avec le sourire et je pourrais mieux le prendre!»