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C’est quoi être un homme, un vrai?

© Istock
Florian Écuyer, rédacteur et auteur de kidstribe.ch
Florian Ecuyer

Il y a quelques temps, encouragé par ma femme, j’ai réalisé mon premier voyage tout seul. Je devais rejoindre des amis pour vivre une semaine d’aventures dans le désert. C’est vrai qu’en me perdant sur Instagram,  je tombe souvent sur les comptes d’hommes incroyables aux grosses barbes et chemises à carreaux qui vivent dans une cabane au fin fond de la forêt. Le genre de mec à se préparer un immense feu pour se cuisiner un énorme steak de viande qu’il pourrait avoir chassé lui-même, à mains nues (bien sûr!). Un homme, un vrai. Comme moi. Exactement comme Instagram: sans eau courante, sans électricité, accompagné d’un seul petit réchaud et de mon fidèle appareil photo. Il ne me manquait plus que la chemise à carreaux.

Quand le doute et la peur surgissent

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Arrivé à l’aéroport, je dis au revoir à ma famille  et petit à petit, mon courage d’homme viril disparaît pour laisser place à une réalité un peu moins plaisante. Une tente dans le désert, vraiment? Le doute commence à s’installer et même si l’idée de faire une «pause» de famille m’avait séduit, je sens bien que cela ne sera pas aussi facile que ça. Heureusement, j’ai une super technique contre le stress: les snacks. Je décide alors de me réfugier dans un petit paquet de friandises et une bouteille de soda même si je sais pertinemment que ce n’est pas bon pour moi. Apparemment, l’insécurité fait remonter quelques vieilles habitudes de«malbouffe». Mais au moment de payer, je  m’aperçois que j’ai oublié ma carte de crédit dans la voiture: aucun moyen de revenir en arrière! C’est donc sans réconfort, sans argent et sans grande conviction que je me rends dans un pays inconnu pour me prouver que moi aussi, je suis un homme, un vrai.

Une fois sur place, mes amis m’accueillent et m’aident à installer ma tente. Et là, j’affronte ces choses auxquelles je n’avais pas encore pensé. Où est-ce qu’un «vrai homme»  va aux toilettes? Comment fait-il pour se doucher ou pour garder le sable hors de sa tente? Comment fait-il pour ne pas avoir froid la nuit ou tout simplement ne pas avoir peur? Ces quelques jours ont été à la fois remplis de souvenirs extraordinaires avec mes amis et riches de révélations sur ma propre masculinité (et sur les sandwichs au sable).

Je suis un tournevis, pas un marteau

Nous ne sommes pas tous identiques. Si l’on compare l’homme à un outil, chacun porte sa propre identité et utilité bien spécifiques. Si le marteau est fort et fait du bruit, il s’avère en revanche inutile pour fixer une vis ou percer un trou (quoique…). Je pensais être un marteau mais je ne me suis pas attaché à la bonne référence. En parcourant Instagram, je suis allé faire des trucs «de marteau», en me demandant si souvent pourquoi il m’était si dur d’enfoncer des clous! Tout simplement parce que je suis un tournevis.

Et pourtant, je suis un homme, un vrai. J’aime à la fois faire des feux entre copains et lire des histoires à mes enfants. J’aime dormir à la belle étoile et dormir avec ma belle étoile (oui je parle bien sûr de ma magnifique femme). A l’avenir, je veillerai à ne plus me perdre sur les réseaux sociaux, au risque de penser à nouveau qu’un tournevis est le meilleur moyen d’enfoncer des clous. J’aime repenser à cette phrase entendue un jour: «Découvre ce pourquoi tu as été fait et fais-le jusqu’à la fin de ta vie.»

Family 1_2021
Magazine Family

Article tiré du numéro Family 1/21 Février – Avril 2021

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