Editorial: A tous ces pères qui veulent aller plus loin
A tous ces pères qui veulent aller plus loin…
Vous rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps, on entendait encore des «Bravo les pères, vous vous impliquez!» Ce regard, aussi condescendant que dépassé, a su toutefois trouver écho auprès d’une génération de pères forcés de questionner leur identité masculine, leurs désirs et leurs relations. De patriarche, le papa devient gardien et de censeur, il se fait éducateur. Chacun des membres de la famille a dû s’interroger. A quel moment devient-on père et comment s’approprier ce rôle? Aujourd’hui, un papa se projette, se prépare et attend son enfant différemment.
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Ce dossier sur les papas renvoie au tout premier numéro de Family, qui avait été consacré aux trois missions du père: celles de tuteur, de passeur et de témoin. Pari gagné, les lignes ont bougé. Les nouveaux congés paternité permettront-ils d’aller, encore, un peu plus loin? Il faut l’espérer: les chiffres de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) dévoilaient récemment que le congé parental n’était pris que par moins de 1% des pères à la naissance de leur enfant. L’enjeu est multiple: des valeurs éducatives à la répartition des tâches, les territoires symboliques de chacun viennent s’affronter autour du fameux maternal gatekeeping (action du gardien ou du garde-barrière). Comment les femmes, en tant que mères et compagnes, peuvent-elles laisser une place différente aux papas, dans leur découverte de ce rôle plus engagé et plus pertinent?
Dans cette édition, vous découvrirez des réflexions de couple, l’analyse d’experts et de multiples idées pratiques pour profiter de la vie à deux, plus avertis et plus aguerris, avant de sauter à pieds joints dans l’univers des papas et de relever les défis de la parentalité. Que l’on ne sache pas comment s’y prendre ou que l’on redoute de voir sa vie chahutée, la vie de parent a des saveurs qu’aucun ne voudrait échanger.
Des projets de couple aux premiers enjeux de la vie avec petits, vous serez tour à tour traversés par la culpabilité, la frustration ou la pression de vouloir donner le meilleur et de recevoir tout autant! Eh bien, c’est normal mais pas insurmontable! On nomme pour identifier. On ressent pour mieux partager. On transmet pour mieux se rappeler. Avec humour et beaucoup d’amour.
Très belle lecture à tous.
Une petite pensée en passant:
La consolation est la plus belle manifestation de l’amour.
Anne-Dauphine Julliand, journaliste et auteure
Article tiré du numéro Family 2/21 Mai – Juillet 2021
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