Skip to content

Quand les enfants quittent le nid et nous laissent seuls

Un couple regarde l'horizon derrière une fenêtre
© Getty Images (Image d'illustration)
Après le départ de leur(s) enfant(s), certains parents souffrent de solitude. C’est le «syndrome du nid vide», qui peut être d’autant plus défiant pour un parent seul.
Sandrine Chansel

Si les enfants ne quittent généralement pas le foyer familial en même temps, les sentiments de perte, d’inutilité, voire d’abandon qui accompagnent leur départ du foyer peuvent être puissants. Environ 35% des parents (dont une majorité de mères) sont touchés par le «syndrome du nid vide», une souffrance taboue mais normale. En effet, pour Delphine Pillet, psychologue clinicienne spécialisée en psychopathologie de l’enfant et de la famille, «l’événement est comparable à la perte d’un travail ou à un deuil, avec un impact psychologique qui peut ressembler à un post partum. Chez certains parents, cela entraîne une dépression qui peut durer de quelques mois à plusieurs années.»

Tous les parents ne sont cependant pas touchés de la même manière: «Quand cette dépression survient, c’est qu’il n’y avait pas d’équilibre et que tout tournait autour des enfants. Dans le cas d’un parent solo et en particulier d’une mère, il faut être très vigilant, surtout si on a déjà un terrain dépressif.»

Publicité

Les mères célibataires souffrent le plus du nid vide

«Les mères “maternent” plus», selon Delphine Pillet. Cela peut rendre leur affection étouffante et les réactions et oppositions fortes de la part de leurs enfants sont autant de signes d’alerte. Elle affirme: «Quand un couple se retrouve seul, l’attention et l’amour se reportent à ce moment-là sur le conjoint. Pour le parent solo, cette étape de vie peut donc être très difficile.» D’autre part et pour la mère seule, le départ des enfants coïncide souvent avec l’âge de la ménopause et la peur du vieillissement. Chez les plus fragiles d’entre elles, on constate aussi un entourage social assez pauvre, selon Delphine Pillet.

Le rôle capital de l’Eglise

«Il y a un décalage entre les valeurs chrétiennes et notre comportement face aux parents célibataires: on devrait les aider au lieu de les mettre sur la touche», invite la psychologue. «Plusieurs mères seules ont vécu avec des époux violents ou abusifs. Nous devons prendre soin d’elles.» En effet, les parents solos peuvent trouver dans l’Eglise une réelle famille de substitution. Celle-ci permet au parent seul de continuer à s’investir auprès des plus jeunes. Cela pallie ainsi en partie leur vide affectif et leur besoin de se sentir utile.

Dans de nombreux passages, la Bible nous rappelle également d’être vigilants et bienveillants à l’égard des femmes seules, de prendre soin d’elles. On pourrait aussi souhaiter, par voie de conséquence, une meilleure formation des pasteurs et des responsables d’Eglise à l’accueil et au soin à apporter aux parents solos.

Thèmes liés:
Une femme et un homme se dispute dans une voiture, les enfants derrière se bouchent les oreilles

La paix dans le cockpit

«Tu as vu le feu rouge?»; «Eh, pas si vite!»; «Oh, c’est moi qui conduis, c’est moi qui décide!» Tout autant d’altercations qui peuvent finir en accident de la route. Alors comment appréhender nos différends…

Publicité