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Raconter mes exploits de jeunesse à mes enfants?

Une mère gronde son fils, lui se tient la tête comme s'il était lassé par ses remarques
© Getty Images (Image d'illustration)
Avec ses enfants, il est tentant d’utiliser son expérience pour justifier une leçon de vie. Cependant, cette façon de se connecter n’est pas aussi anodine qu’elle en a l’air.
Catherine Geiser

«Moi, quand j’étais jeune, j’étais le premier de la classe». Ou alors: «Au lieu d’étudier, je faisais les 400 coups. Je participais à toutes les fêtes et je finissais dans un triste état.» Lors de repas de famille, il n’est pas rare d’entendre l’une ou l’autre de ces affirmations de la bouche d’un parent qui désire construire un pont entre sa réalité et celle de l’ado silencieux en face de lui. Cependant, ces derniers aiment les relations authentiques. Ils se rendent rapidement compte que les images trop lisses sont retouchées, fausses, et cachent souvent une leçon irrecevable pour eux: «Fais ce que je dis, pas ce que j’ai fait.»

Une relation authentique

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Durant toute ma jeunesse, mon grand-père m’a toujours donné une image parfaite de lui-même. Cependant, quand je suis allé le visiter en maison de retraite alors qu’il était en fin de vie, il m’a raconté quelques anecdotes moins glorieuses que je regrette de ne pas avoir entendues plus tôt. Il était humain, après tout. En partageant plus tôt ces aspects de son parcours, il se serait rendu plus accessible et nous aurions probablement eu une relation plus profonde.

D’un autre côté, il est important de poser des limites à cette «vérité à tout prix». Si cacher des secrets est l’une des plus grandes sources de problèmes au sein d’une famille, il y a une façon de s’y prendre. Aujourd’hui, les professionnels de la psychologie encouragent les parents à dire la vérité aux enfants avec des mots simples et adaptés à leur âge. Plus le secret est difficile à avouer, plus il est important de le leur révéler tôt. Il est toutefois préférable de ne pas entrer dans les moindres détails, surtout si ceux-ci sont trop difficiles à entendre ou à imaginer. Les grandes lignes suffisent.

Éviter d’être réduit à un donneur de leçons

Certes, la transmission de valeurs est importante, mais elle ne doit pas se faire n’importe comment. Vous devez vous armer de patience, de tact, de finesse. En effet, lorsqu’on veut donner une leçon à un adolescent en utilisant ses propres expériences (faute d’autres exemples), cela peut être très difficile pour lui. Dans cette période de construction d’identité, il n’a pas envie d’être la pâle copie de l’un de ses parents. Il faut donc à tout prix éviter d’associer notre expérience à une leçon de morale et jeter à la poubelle tous les «moi, à ton âge, je faisais cela et j’avais déjà accompli cela».

Soyez vrais avec vos adolescents. Ne faites pas semblant d’avoir toujours été un modèle, même si vous avez l’impression d’avoir mieux agi. De même, n’associez pas toujours vos propres bons et mauvais comportements passés à des leçons de morale. Sur la durée, ce partage améliorera le dialogue avec votre enfant et vous apprendrez à mieux le connaître, tandis qu’il se sentira beaucoup moins détaché de votre réalité.

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