Chronique: On sort ce soir?
«C’était le bon temps, quand tu me donnais rendez-vous pour une balade romantique le long de la rivière… Maintenant, le dimanche après-midi, j’ai juste le droit d’étendre la lessive!» Danièle est amère: elle souffre de rester enfermée à la maison le week-end, à accomplir des tâches nécessaires mais peu enthousiasmantes. Elle a besoin de s’aérer. Pourquoi la vie conjugale rimerait-elle forcément avec routine casanière?
Edgard se justifie: «Je suis parti du matin au soir toute la semaine, j’ai bien le droit de me reposer à la maison le week-end. Pourquoi courir encore ailleurs? On est bien chez soi!» Il a besoin de se détendre, de se relaxer sur le canapé… Il ne comprend pas le reproche de sa femme; pourquoi ne pas savourer un temps calme à deux? «Parce que regarder un match de foot toute l’après-midi à la télévision, ce n’est pas un temps calme pour moi! Parce que tu ne me regardes pas, tu ne me parles pas… On n’est pas à deux!» râle-t-elle.
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Laisseront-ils l’incompréhension les séparer et la frustration les aigrir? Ou trouveront-ils la volonté de se mettre à l’écoute l’un de l’autre?
Si Edgard a besoin de repos, c’est pour évacuer le stress de la semaine. Il aime se sentir dans son cocon chez lui, c’est son plaisir personnel du week-end. Mais il comprend que Danièle, elle, a besoin de profiter du dimanche pour élargir son horizon. Elle aimerait surtout partager une sortie tranquille avec son homme, main dans la main, quand la conversation se fait naturellement tour à tour légère et profonde. Alors, après une petite sieste estivale bien méritée, il enfile ses baskets et propose: «Tu viens, chérie? On va se balader!»
Pour Danièle, le plaisir est double: non seulement ils vont musarder au soleil, mais c’est lui qui a initié le mouvement! Elle le prend comme un cadeau. Chacun ressortira allégé de cette après-midi, gardant le souvenir d’une connivence bienfaisante, capable d’apporter une bonne dose de tendresse pour le soir et utile pour tenir bon ensemble face aux défis de la semaine à venir.